Les Chroniques de Sophie
Jeudi 11 Juillet
LE BUS MAGIQUE
Cher-e toi,
Aujourd’hui je dois aller à Biarritz depuis Marseille. Je le sais, tu le sais (ou pas), ce trajet peut devenir un enfer en transport. J’ai eu la
bonne idée de vouloir y aller pendant les fêtes de Bayonne. Ce qui est un avantage pour mon prochain dimanche qui sera festif mais beaucoup moins drôle pour les tarifs.
Tu as le choix du roi en avion, c’est pas très écolo et ça te coûte 400 balles; la voiture (6h30 sans pipi en roulant bien bien) mais pour ça faut avoir une voiture (je vous devance, j’ai arrêté le BlaBlaCar suite à pas mal de mauvaises expériences), le train TER par Bordeaux si tu as de la chance (8h et je suis gentille) qui te coûte 180€, sinon tu as le bus … le flexiiibus. Sur le papier c’est un peu le bus magique.
Vous vous souvenez du bus jaune ? Dans lequel on allait découvrir notre corps humain ?
Ça me fait un peu le même effet.
C’est comme ça, j’aime le train, les bus. J’observe, beaucoup. Mon subconscient se met en mode hypnose et c’est dans ces moments là que j’ai les plus belles épiphanies.
Mais le bus blindé, c’est dur. J’avais déjà fait Madrid-Nantes. Ça paaaasse.
Là, sur le papier on m’annonce prise et wifi…waouh, canon, je valide.
Au départ, j’arrive à la gare de Marseille plein d’entrain. J’attends pour demander au monsieur tee-shirt vert Flexibus où est mon bus. Là, une femme de 60 ans environ sort de la queue pour le comptoir de vente, m’attrape le bras, me hurle dessus en portugais (je pense quelle m’insultait… mais je ne saurai dire). Je crois avoir compris « fais la queue comme tout le monde petasse ». Ce à quoi je répondais « j’ai mon billet je ne fais pas la queue ! (en lui montrant mon téléphone) ». Elle m’a fait ça 3 fois. Bref. Mon gentil monsieur m’a répondu et j’ai pris sur moi, je suis partie.
Cette charmante dame s’est bien évidemment retrouvée dans mon bus.
Ce bus qui n’a ni tablette pour l’ordi, ni prise , ni un wifi à proprement dit, mais des toilettes ! On est heureux 😅
Ma bonne étoile est le siège vide à côté de moi. Du luxe je vous dis.
Le trajet se passe, on prend du retard, c’était inévitable.
Au bout de 4h, un premier arrêt, un couple monte. La femme veut sa place réservée. Le chauffeur portugais essaie de lui expliquer qu’il y a d’autres places là-bas. Que les jeunes filles sont déjà assises là, qu’elles ont dû déjà bougé à cause d’un mic mac. (Il parlait portugais on a pas tout compris…).
La femme ne lâche pas. On aurait dit que l’honneur de sa famille était en jeu. Que si elle perdait cette bataille elle se ferait marcher dessus toute sa vie. Véridique.
S’en suit une pause de 20min sur une aire d’autoroute. Les voix s’élèvent, grondent « ils se foutent de nous, on a déjà 40min de retard et ils
Prennent une pause ?? ». ( ont-ils pensé que le retard est dû à un accident sur la route ? que le chauffeur a peut être le droit de manger et faire pipi …? Apparemment non mais on a ça dans le
Sang les français, on aime gueuler 🩷
Cet aire d’autoroute m’a ravie par sa créativité, spécialisation XXL 😂 je vous laisse voir les photos. Mais il y a de l’idée.
Enfants, jeunes, moins jeunes, beaucoup moins jeunes, couples, famille, individus remontent tranquillement dans le bus.
Les familiarités commencent à naître « Germaine, faites attention à votre sac ! ». Ça me rassure, l’humain est encore là. Les belles choses reprennent le devant de la scène. L’acte 2.
Les effluves des cornichons et du Big Mac embaument alors le bus magique qui repart pour de nouvelles aventures.
Je vous fais des bisous